La permaculture, ques aquo?

Voici une sélection d’articles sur le thème épineux de la tentative éventuelle d’approchement hypothétique d’une définition de la permaculture. Qui est-elle, que veut-elle, qui sont ses réseaux??

C’est en fait assez simple : ce n’est certainement pas ce que vous pensez!

ORIGINE :

L’origine de ce qu’on appelle la permaculture remonte au Néolithique, aux origines de l’agriculture. C’est ce qu’on appelait le bon sens,  à une époque où l’humain vivait avec / grâce à / et de la Nature sans autre énergie que celle de ses bras, de son intelligence et de la connaissance de son milieu.

Les humains de l’époque, de part leurs moyens très limités sont partis d’un partenariat avec la Nature basé sur le respect, la connaissance, et l’observation. Je rapprocherais la Permaculture dans ses fondements même comme la transition entre une agriculture sauvage de cueillette et une agriculture « classique » utilisant la force animale, le transport, le stockage, l’exportation, etc… comme elle est apparue dans le croissant fertile, il y a des dizaines de milliers d’années. Mais c’est ma vision des choses…

Mais officiellement, c’est Masanobu Fukuoka (voir dans cet article) dans les années 40 qui a posé le premier les bases de cette agriculture sauvage. L’observation (toujours), la non-discrimination et la volonté d’intervenir le moins possible dans un environnement le plus en harmonie possible résume de manière exhaustive sa philosophie.

Dans les années 70, la 2ème crise pétrolière touche la planète, et des questionnements comme le poids du pétrole dans notre société, la relocalisation, la production d’aliments sains et de modes de vies écologiques viennent pour la première fois sur le devant de la scène. Le concept en tant que tel de permaculture a été développé en Tasmanie par Bill Mollison et David Holmgren, reprenant la vision de Fukuoka et l’élargissant à des situations modernes et occidentales.

MAIS … QU’EST-CE QUE C’EST??

Permaculture vient de « permanent agriculture » pour une agriculture soutenable, mais a été ensuite élargi à « permanent culture » tant le côté humain et social est fondamental dans un système inter-relié.

c’est un ensemble de techniques, mais avant tout une philosophie, une vision. Une méthode d’aménagement de systèmes agricoles et d’habitats humains basé sur des relations d’équilibre et d’échanges comme il en existe dans la Nature. On va parler aussi « d’écosystèmes cultivés » pour des parcelles vivrières.

C’est une vision holistique, globale et systémique d’un aménagement, ou l’on prend en compte les interrelations comme composantes fondamentales de la durabilité d’un système.

Prenez l’exemple d’une île (même si cet exemple ne représente jamais la réalité), ou d’un espace clos, fini. Partez de l’hypothèse que vous disposez de très peu d’énergie (pétrole, temps, force humaine) et déterminez quel est votre souhait d’aménagement : habitat, potager, ferme, espace public.

Question : comment aménager cet espace pour qu’il soit:

  • écologiquement stable et durable (autonome),
  • économiquement viable (productif)
  • socialement équitable

Réponse : en déconstruisant méticuleusement son imaginaire occidental moderne et mécaniste, basé sur des rapports de force avec la Nature et des compensations basées sur le pétrole à bas coût.

COMMENT FAIRE ?

En réalisant une étude pour la conception (design) de son système, basé sur des principes éthiques :

  • Prendre soin de la Terre
  • Prendre soin des gens
  • Limiter la consommation et redistribuer les surplus

Ainsi que sur des principes de design : les 12 lois sacrées inscrites dans le marbre par Dieu David Holmgren (cliquer sur l’image) :

principes permacultures
Les principes de la Permaculture, en couleurs!

Comme touts les textes sacrés, certaines idées peuvent paraître étranges au non-initié, voici donc en lien la « fleur de la permaculture » un condensé bien plus didactique basé sur des exemples concrets pour appréhender ces principes.

DES PRINCIPES D’AMÉNAGEMENT

Il s’agit ensuite de créer, d’organiser son espace suivant ces principes, pour obtenir un système stable, autonome productif, équitable (et beau).

L’aménagement paysager conventionnel part du principe suivant : – j’ai une parcelle, je souhaite faire telle chose, comment adapter mon environnement pour réaliser ce souhait ?

Le design permaculturel part, lui, de ce principe : – j’ai une parcelle, j’ai un souhait, comment moduler mon projet pour qu’il soit réalisable avec le moins de travail et de bouleversement possible et le plus adapté à son environnement (stable et durable), avec un souci d’augmenter la diversité et la résilience du système? et au final : mon projet est-il viable ou nécessaire?

C’est un grand changement de paradigme très adapté à l’époque actuelle. Comme l’explique sa très sainteté David Holmgren :

« Le fondement scientifique du design en permaculture repose sur la branche de l’écologie qu’on nomme « l’écologie des systèmes ». D’autres disciplines intellectuelles, dont la géographie physique et l’ethnobiologie, ont contribué par des concepts qui ont été adaptés aux principes de design. […] Je soutiens que leur absence ou leur apparente contradiction face à la culture industrielle moderne n’invalide pas leur pertinence universelle dans l’évolution vers un futur à décroissance énergétique. »

Différentes méthodes de design existent, je vais ici faire part de la plus répandue : O’bredim : (Rien à voir avec un obscure inventeur irlandais)

OBREDIM est un acronyme pour Observation, Bordures (limites), Ressources, Évaluation, Design (conception), Implémentation (réalisation) et Maintenance (entretien).

Les étapes :

L’Observation permet de voir comment le site fonctionne par lui-même et de comprendre ses relations initiales. Certains recommandent d’observer le site durant une année au complet avant de commencer à planter quoi que ce soit. Durant cette étape, tous les facteurs tels que la levée de la flore naturelle, le terrain, climats, etc. peuvent être introduits dans le design. Une année permet d’observer le site à travers toutes les saisons, toutefois il faut réaliser que dans les climats tempérés, des variations importantes peuvent exister d’une année à l’autre.

Une fiche d’observations peut contenir des données sur les points suivants:

  • Accès au terrain.
  • Les plantes déjà installées (ceci peut particulièrement aider à identifier indirectement la qualité du sol, l’humidité, etc.)
  • N’importe quel signe de vie sauvage.
  • Le climat, l’ensoleillement et l’orientations du vent.
  • Ressources en eau et potentiels points de collecte d’eau.
  • Ombrages provoqués par des arbres ou bâtiments.
  • Zones rocheuses, rocaille, terrain lisse, etc.
  • Zones humides, sèches, marécageuses.
  • Pollution, routes, etc.
  • Les projets similaires.

Les Bordures font référence aux limites, qu’elles soient physiques ou non. Les limites peuvent être matérielles (rivière, mûr, arbres, structures, pentes, etc.), ou plus générales (financières, opinions, voisinages, temps disponible, les lois en vigueur, etc.).

Les Ressources incluent l’espace disponible sur le terrain, les plantes disponibles, les points d’eau, le sol, le matériel disponible, les personnes pouvant s’impliquer, le financement, etc.

L’Évaluation des trois premières étapes (OBR) va permettre de préparer les trois suivantes. C’est une phase sensible durant laquelle il faut faire le bilan de ce que l’on a entre les mains. C’est notamment le temps de dessiner ce que l’on a observé.

Le Design est un processus créatif et intense durant lequel il faut déployer sa capacité de voir les relations synergétiques potentielles futures. C’est le temps de dessiner l’aménagement, de présenter et de discuter des différentes idées d’aménagement.

L’Implémentation est phase durant laquelle la mise en forme et la construction du design se font.

La Maintenance est nécessaire pour garder le site dans un équilibre de santé, en apportant des ajustements mineurs, lorsque nécessaires. De bons designs dissiperont le besoin d’ajustements majeurs.

(source ekopedia)

Mollison-le-Magnifique a également gravé dans le marbre certaines lois universelles pour le design :

  • Tout est relié avec Tout
  • Tout jardine
  • Le rendement d’un système est théoriquement illimité. La seule limite est l’imagination et l’expérience du designer
  • Des observations prolongées et réfléchies plutôt qu’un travail prolongé et irréfléchi
  • Le problème, c’est la solution / tout fonctionne dans les 2 sens
  • Rester hors de la forêt, c’est déjà un bon début
  • Travailler avec la Nature plutôt que contre elle.
Exemple de design par Bill Mollison
Fig. I adapted from Permaculture Two by Bill Mollison. Copyright© 1979 by Bill Wilson. Reprinted with permission from Tagari Books, P.O. Box 96, Stanley, Tasmania, 7331, Australia.

Le Zonage :

On procède également à un zonage qui consiste, à partir du niveau 0 (l’habitation humaine), à établir une planification efficace en matière d’énergie selon le taux de fréquentation, pour pouvoir distribuer au mieux les éléments du système suivant l’attention qu’ils nécessitent ou la fréquence d’usage (de 1 très intensif, à 5 sauvage) et les énergies extérieures au site (vents, bruits, soleil …).

Zone 1 Zone 2 Zone 3 Zone 4
Zone 5 Source: Introduction to Permaculture Design (DVD) et l’excellent blog Madeinearth

En exemple simpliste on placera le jardin potager et le carré d’herbe médicinales en zone 1, c’est-à-dire au pied de la maison (fréquence d’utilisation importante) et les grandes cultures et vergers en zone 4. La forêt et les espaces « sanctuaires » seront réservés en zone 5, au confins de la propriété.

zonage design
zonage design

UNE COMPENSATION ACTUELLE INSUPPORTABLE

Les déséquilibres entraînés pour le sol, l’atmosphère, l’eau, la biodiversité sont compensables, « aménageables » artificiellement dans les limites de nos approvisionnements en énergie pétrolière de substitution (engrais, irrigations, transports, travaux, recherche, etc) dans une certaine mesure, avec un coût intenable et aucune durabilité dans le temps. En effet ce surcoût entraîné par la compensation des déséquilibres humains devient à la longue de plus en plus intenable écologiquement et économiquement, sans compter les effets de bordures (nous ne sommes pas sur une ile déserte) qui verra les effets délétères se répandre dans la biosphère et entraîner un déséquilibre global à longue échéance.

Le prix à payer pour ces compensations commence à se faire sentir mais sera surtout payé par nos successeurs.

Dans le contexte actuel, l’agroécologie et sa cousine sauvage, la permaculture, sont des disciplines et des philosophies à même de trouver des réponses aux problèmes alimentaires, environnementaux et sociaux actuels.

S’en sortir entre le bio, l’agroécologie et la permaculture

Un petit récapitulatif m’a semblé judicieux tant ces définitions peuvent être floues et mouvantes. Ces sujets sont ouverts à polémiques et à précisions. Les commentaires sont ici pour ça.

L’agriculture biologique

Elle fut la première alternative « grand public » à l’agriculture conventionnelle. Mais la différence entre ces 2 types d’agriculture n’est pas aussi radicale qu’elle semble l’être au premier abord : utilisant plus ou moins le même « cadre », dans la pratique en tout cas, elle substitue surtout des intrants chimiques à des intrants d’origine naturelle. Le cahier des charges est laxiste sur des questions comme les économies d’eau, la dépendance au pétrole, l’hypermécanisation, les circuits courts, le juste prix des produits, …

Elle substitue à des pesticides chimiques des pesticides d’origine naturelle (pyrèthre, roténone), si ce n’est la plus rapide dégradation de ces derniers dans l’environnement, leur spectre large tue indifféremment insectes ravageurs ou non, faune du sol. De plus le travail du sol peut être systématique (si ce n’est le recours à des paillages plastiques), la biodiversité pas spécialement mis en avant,  et les engrais sont d’origine organique, mais souvent de production industrielle.

Les produits « bio » de la planète entière sont disponibles dans les étals des pays riches. Mais quid de l’énergie grise? Peut-on qualifier d’écologique une banane qui a traversé la moitié de la planète et poussée sur d’anciennes forêts vierges brûlée pour cette raison?

On considère pourtant dans les fondateurs de l’agriculture biologique des personnes comme Rudolf Steiner, Masanobu Fukuoka, Albert Howard, … et ses fondements sont bien plus profonds écologiquement et humainement parlant. Le rejet des produits de synthèse dans la production agricole et la volonté de produire des aliments de bonne qualité ne constituent ainsi, historiquement, que les aspects les plus superficiels du mouvement. Comment en est-on arrivé là?

Il y a une forte contradiction entre des principes profondément respectueux de la vie du sol, des plantes et des humains, un système donc par nature extensif (industriellement parlant) et un système agronomique intensif et industriel destiné à la grande distribution. C’est une caricature, tout le monde en bio ne vend pas à Carrefour bien sûr, mais la demande pressante du public pour une alimentation saine et le greenwashing post-Grenelle l’ont encore dénaturé un peu plus.

Que dire des labels AB français et européens qui désormais acceptent des traces d’OGM et de pesticides dans les produits? Heureusement il existe des labels sûrs : Demeter (agriculture biodynamique) et le label biocoherence. Il en existe surement d’autres mais je ne les connaît pas.

L’effet délétère de notre agriculture conventionnelle sur la santé et l’environnement n’est pas simplement la conséquence d’une seule addition de techniques culturales. C’est un cadre, une vision, un paradigme qui génère directement un système déséquilibré, ou au mieux qui dénature des fondements vertueux.

Bon, je voulais faire court, moi…

L’agroécologie

Quand on étudie un peu la chose, la définition de l’agroécologie est le calque de celle de l’agriculture biologique telle qu’elle a été énoncée il y a 60 ans. La grande différence (et la principale) c’est qu’elle repose sur des principes qui empêchent la dérive dont on vient de parler. En effet, l’agroécologie repose sur des techniques mais également sur une éthique forte :

  • s’appuyer sur les savoirs-faire traditionnels fermiers, et sur un ensemble de techniques adaptées aux conditions et aux ressources locales,
  • promouvoir la diversité écologique et économique dans le but de répartir et diluer les risques, conserver voire même enrichir les ressources naturelles, et accroître la souplesse du système agricole.
  • Permettre son accessibilité et sa maîtrise par les moins riches, en diminuant les coûts liés aux investissements matériels, et en accroissant l’indépendance énergétique.

Le pionnier de l’agriculture en France, Pierre Rabhi explique l’agroécologie par 10 points principaux et insiste fortement sur cette idée de nouveau paradigme pour sortir de notre système :

- un travail du sol qui ne bouleverse pas sa structure, son ordonnancement vital entre surface et profondeur, entre terre arable, siège de micro-organismes aérobies, et terre profonde et souvent argileuse, siège de micro-organismes anaérobies – chaque catégorie microbienne a un rôle spécifique.

- une fertilisation organique fondée sur les engrais verts et le compostage : fermentation aérobie des déchets d’origine animale et végétale et de certains minéraux non agressifs, pour la production d’un humus stable, véritable nourriture et remède pour la terre dont il améliore la structure, la capacité d’absorption, l’aération et la rétention de l’eau. Ces techniques ont l’avantage d’être totalement accessibles aux paysans les plus pauvres ;

- des traitements phytosanitaires aussi naturels que possible et utilisant des produits qui se dégradent sans dommage pour le milieu naturel, et des substances utilisées traditionnellement pour lutter contre parasites et maladies cryptogamiques (le neem, le caelcedra, le cassia amara, les cendres de bois, des graisses animales…)

- le choix judicieux des variétés les mieux adaptées aux divers territoires avec la mise en valeur des espèces traditionnelles locales : maîtrisées et reproductibles localement (animaux et végétaux) elles sont le gage d’une réelle autonomie.

- Eau : économie et usage optimum. L’irrigation peut être accessible lorsqu’on a compris l’équilibre entre terre et eau ;

- le recours à l’énergie la plus équilibrée, d’origine mécanique ou animale selon les besoins mais avec le souci d’éviter tout gaspillage ou suréquipement couteux. La mécanisation mal maîtrisée a été à l’origine de déséquilibres économiques et écologiques parfois graves, mais aussi de dépendances (pannes, énergie combustible importée à coût élevé). Il ne s’agit pas de renoncer au progrès mais de l’adapter aux réalités au cas par cas : l’énergie métabolique humaine et animale est parfois préférable à une mécanisation mal maîtrisée, facteur de démobilisation.

- des travaux anti-érosifs de surface (diguettes, microbarrages, digues filtrantes, etc.) pour tirer parti au maximum des eaux pluviales et combattre l’érosion des sols, les inondations et recharger les nappes phréatiques qui entretiennent puits et sources… ;

- la constitution de haies vives pour protéger les sols des vents et constituer de petits systèmes favorables au développement des plantes cultivées, au bien-être des animaux, au maintien d’une faune et d’une flore auxiliaires utiles ;

- le reboisement des surfaces disponibles et dénudées avec diversité d’espèces pour les combustibles, la pharmacopée, I’art et l’artisanat, la nourriture humaine et animale, la régénération des sols, etc…

-  la réhabilitation des savoir-faire traditionnels conforme à une gestion écologique économique du milieu.

En complément de techniques modernes de « culture de sol » , d’augmentation de la biodiversité et d’économie d’eau, la dimension humaine et énergétique devient prépondérante.

La permaculture

On l’a compris, cette agriculture riche et diversifiée nécessite de nombreux nouveaux savoirs et éléments : une alternance entre cultures et élevages, des écosystèmes annexes, des systèmes de récupération, de transformation, des techniques spécifiques … Un système qui devient complexe et qui doit être efficace pour fonctionner convenablement. C’est là que la permaculture prend toute sa place.

On défini à tort la permaculture par des techniques (buttes, spirales d’aromatiques, bombes de graines). Si elles en font partie, elles n’en sont que l’expression des principes fondateurs. Elle est avant tout un outil de conception, une philosophie basée sur l’étude des écosystèmes naturels (forêt en particulier). Un système global, des éléments qui le composent et des interrelations à gérer au mieux pour conserver son efficacité (gérer les éléments rentrants et sortants du système).

Le design (conception) est là pour organiser efficacement ces systèmes. C’est une étude globale de l’histoire d’un lieu, de son présent et de son avenir en travaillant sur tous les aspects (interdépendances, voisinage, souhaits, moyens) pour obtenir un système global en bonne santé, efficace, et riche.

Le zonage est un exemple parlant de recherche d’efficacité (voir « Introduction à la permaculture« )

Les principes de la permaculture (voir ici) permettent ainsi de concevoir des systèmes agricoles mais aussi humains au sens large : on peut parler de permaculture humaine (vision des relations suivant les principes de la permaculture), à l’échelle d’un village et d’une ville (le concept des villes en transition a été crée par un prof de permaculture).

L’agriculture biologique reste fragile de part sa forte dépendance aux marchés et au pétrole. L’agroécologie offre des techniques et des valeurs qui font (presque) l’unanimité pour nourrir la planète de demain. La permaculture va plus loin dans la conception de systèmes écologiques, intensifs et résilients.

la Permaculture, une vision, des principes, des techniques

Voici une présentation sur la permaculture que j’ai eu le plaisir d’animer, dans le cadre des mercredi d’Ecoattitude sur Genève. A peu près 2 fois par mois, Ecoattitude organise des « souper-débats », des présentations, conférences et autres projections ayant traits de près ou de loin à la transition (énergétique, sociale, économique, environnementale).

La permaculture est véritablement, en tout cas telle que je me la représente, une agriculture, mais aussi un paradigme de transition, un pont entre le vieux et le « nouveau » monde. D’ailleurs le pape de la Transition, Rob Hopkins est un ancien formateur en permaculture.

C’est dans cet esprit que j’ai voulu expliquer ce concept, mais en amont préférentiellement, au niveau 00 que sont les éthiques et les principes. Trop souvent des techniques, des principes, l’agroécologie, la permaculture, le bio, tout se mélange dans un joyeux gloubiboulga où il devient difficile de retrouver son chat.

Cette petite conférence a pour but de « clarifier » un peu le concept, de le remettre dans son contexte de méthode de conception systémique, basée sur une éthique et des principes forts, d’où découlent des techniques adaptées. Les techniques ne sont pas le but, elles sont le moyen. J’espère que sans mes commentaires, le slideshow sera assez pertinent. N’hésitez pas à intervenir dans le post, je pourrais préciser des choses, voire modifier le diaporama.

Ah oui au fait, il est public, servez-vous!

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8 réflexions au sujet de « La permaculture, ques aquo? »

  1. Ton diaporama n’est actuellement plus en ligne. Il y aurait une autre possibilité pour pouvoir le consulter ?
    En tout cas, ton article est bien intéressant, et très facile à lire.

  2. Bravo!! Beaucoup de respect pour ton article !!
    J’ai surtout aime la distinction entre « technique » et « philosophie/principes », car ces derniers jours je rencontre de gens qui construisent un hugel au milieu de leur gazon (ce qui est louable) et me disent fierement « Ca c’est de la pure permaculture! »…..
    Merci beaucoup, je te souhaite beaucoup de chance et surtout, continue ton super travail !!!

    • Merci beaucoup, il me tient vraiment à coeur de sortir la permaculture du simple tas de terre avec de la paille dessus. C’est pour moi une boîte à outil à transition, un paradigme post-pétrole, une philosophie de vie. Alors la réduire à de simple techniques « bateau » c’est vraiment limitatif… Bonne journée !

  3. bonjour,
    pourquoi dites-vous ‘rester hors de la forêt, c’est déjà un bon début »? Je souhaite développer un projet de forêt nourricière grâce à la permaculture, pourriez-vous développer votre idée énoncée plus haut svp?

    • Bonjour, déjà c’est pas moi qui le dit, mais Bill Mollison. Ensuite, l’objectif est de créer des écosystèmes cultivés, imitant les écosystèmes naturels et la forêt en particulier mais sans les remplacer. La forêt est un biotope de type climacique qui joue des rôles écosystémiques primordiaux. C’est en revanche une zone relativement peu intéressante pour nous nourrir (beaucoup d’ombre, biodiversité relativement faible). Nous préfèrerons des zones de lisières plus éclairées, riches et dynamiques. Les écosystèmes que nous recréeront ne se soustrairont pas à la forêt. Il ne s’agit pas de détruire de la forêt pour cultiver dessus. Ce qui est faisable en Amazonie est plus compliqué ici. De plus, et je le redis, le biotope forêt mature est incompatible avec une forte production vivrière. Le concept de forêt-jardin est une imitation de la forêt mais beaucoup plus aérée, éclairée qui, en définitive, se rapproche plus d’une zone de lisière.

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