Ne changeons pas de climat, changeons d’agriculture!

agricultural_optimisation_by_eintoern-d8zw804 Dans la lignée des thématiques mainstream en vogue, l’écologie climato-centrée a la part belle. Principalement en vue de préparer les esprits à la conférence sur le climat COP21 qui aura lieu à Paris du 30 novembre au 11 décembre.

Pour lutter contre le dérèglement climatique, on nous vend que toutes les initiatives se valent, tous ensemble pour le climat ! Oui, mais le péquin moyen, urbain et surtout s’il est pauvre, n’a pas grand-chose à faire à part regarder l’eau monter… Une fois de plus, les principaux responsables, figures sans visages du « système » (voir les mécènes de la COP21) profitent de cette occasion pour se refaire une image verte (avec une feuille sur le logo en haut à droite) et certains de tenter de nous vendre de fausses solutions technologiques à des problèmes technologiques. Histoire de manger encore sur le mort…

Mais comme dit Bill Mollison, co-père de la permaculture,  « Alors que les problèmes du monde sont de plus en plus compliqués, leurs solutions sont honteusement simples ».

Solutions ? Une fois de plus la sobriété, ce qui ne plaira pas aux mécènes cités plus haut. Et puis il s’agit de savoir d’où vient ce carbone qui met le bazar sur notre planète… dans tous les cas de figures, il vient de sous nos pieds.

Au sens strict, l’agriculture produit 10% à 12% des émissions mondiales de gaz à effet de serre d’origine humaine. Mais, si l’on inclut la déforestation des forêts tropicales (notamment pour produire de l’huile de palme ou du soja) ou l’urbanisation (artificialisation et perte des terres agricoles), ce chiffre grimpe jusqu’à 24%, selon le Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat). Un quart des émissions de gaz à effet de serre ! alors que le terme «agriculture» ne figure qu’une seule fois dans le texte de négociations pour la COP21 de Paris validé à Genève en février dernier !

Dans cette super conférence qui va sauver la planète financée par ceux qui la détruisent on fait donc l’impasse sur 1/4 du problème de fond.

Heureusement, les solutions sont et restent honteusement simples, et en exclusivité, Prise de Terre va vous dire comment sauver le monde.

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Plasticulture VS Nature

N’en déplaise aux nostalgiques d’une campagne française fantasmée à la Jean-Pierre Pernault, la dégradation des territoires ruraux franchouillards avance à grands pas et l’agriculture conventionnelle regorge de merveilles pour finir le boulot. Entre les remembrements des années 70/80, l’arrachage systématique de tout ce qui n’est pas de l’herbe, la canalisation des sources et drainage des zones humides, le recours systématique aux produits en « cides », semences industrielles, plantes mutées et autres OGM, la liste est longue et se rallonge.

La dernière aberration agricole en vogue, et bien je l’ai prise en pleine gueule, directement devant chez moi il y a peu, par une belle fin d’après-midi :

Admirez la perspective

Tour à tour atterré, hors de moi, désespéré, puis fermement motivé, je décidais d’essayer de comprendre ce qui pouvais pousser des paysans exploitants agricoles à transformer nos pittoresques montagnes à vaches en un début d’Almeria. Lire la suite

Les décomposeurs de l’Agroécologie

Comme je le disais rapidement en commentaire suite à mon dernier billet, le nouvel engouement du gouvernement et de notre nouveau ministre de l’agriculture pour l’agroécologie m’inquiétait un peu. On connait les ficelles de la com’ gouvernementale et du grand cinéma médiatique. Quand un sujet est mis en avant à ce point dans l’opinion publique, c’est en général qu’il va se faire récupérer…

Rappelez-vous en 2007, quand un Borloo (rouge sur fond vert) nous disait avec un clin d’œil goguenard et un sourire d’agent d’assurance « on va sauver la planète ». Ne mentez pas, vous y avez cru. Un instant en tout cas. Et bien ils remettent ça : ils ont réussi à dénaturer le label AB, décrédibiliser l’écologie politique au sens large maintenant ils vont salir l’agroécologie. C’est dans l’ordre des choses.

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La permaculture ou la barbarie??

the end is near

S’il est un permaculteur reconnu et très médiatique (à part Mollison peut-être), c’est bien Geoff Lawton (la preuve il a même sa page wikipedia, c’est dire). « Greening the desert », c’est lui, il a aussi beaucoup écrit, filmé, planté et enseigné sur les « food forests ». Il est également le responsable du « permaculture research institute » en Australie, crée en son temps par Bill Mollison. Designer émérite, il a enseigné à des centaines d’étudiants venus des 4 coins du globe pour boire ses paroles et bosser gratos.

C’est un « monstre » par son savoir, son expérience, et il semblerait aussi par la taille de son melon.

Je suis tombé sur une nouvelle vidéo de lui il y a quelques temps, et j’ai été, je dois dire, assez soufflé par l’angle pris.Tout est dans le titre : « Surviving the coming crisis ». Vous pouvez la télécharger sur son site, c’est en anglais.

Rien de neuf quand au fond, c’est la forme qui m’a décidé d’en parler ici. Car je crois que ce n’est pas anodin, c’est même assez caractéristique de notre époque. Au fur et à mesure que des inquiétudes (justifiées) se précisent quand à notre futur, que la sensation générale d’un progrès technique qui a failli se répand, on peut être amenés à se tourner vers un repli sur soi, sa famille, au mieux sa communauté.

Chercher des pistes pour sauver sa peau et celle de sa famille… saine occupation mais est-elle vraiment compatible avec la permaculture et surtout son éthique?

Ce mélange des genres me laisse un petit goût amer, mais je sens que cette réflexion est nécessaire et enrichissante car comme le reste, la permaculture est et sera ce qu’on en fait. Petite analyse …

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Mauvaises pratiques culturales : les plantes nous expliquent

Qui n’a jamais pesté contre les mal nommées « mauvaises herbes » et le fait qu’elles reviennent systématiquement chaque année envahir nos espaces avec souvent de plus en plus de virulence ? Comme tous les envahisseurs, nous sommes tenus de nous poser la question « mais… d’où viennent-elles, … que veulent-elles ? ».

A force de voir toujours les mêmes aux mêmes endroits, on fini par accepter cette fatalité comme telle et on désherbe, on désherbe, et on peste.

Le même « problème » sur des surfaces agricoles revêt de suite une toute autre dimension. Et souvent les exploitants agricoles, forts dépourvus quand l’amarante fut venue, d’user, voire d’abuser de pesticides sélectifs (ou pas). Ce qui règle le problème… jusqu’à ce qu’elles réapparaissent, ce qui arrivera inévitablement.

Comment sortir de ce cycle infernal qui mécontente tout le monde (spéciale dédicace aux nappes phréatiques surpolluées) ?

 Une fois de plus en changeant notre vision, en considérant les choses sous un autre angle. Là aussi, et si le problème était la solution ?

Car bien entendu rien dans la Nature n’est le fruit du hasard. Toute chose à sa causalité propre. Et ces « mauvaises herbes » ont énormément de choses à nous dire, qui nous renvoient face à face à nos propres dysfonctionnements.

C’est ce langage secret que je vous invite à découvrir ici, avec une petite enquête…

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Attention tartuffes : L’Agriculture Ecologiquement Intensive

C’est intensif, oui mais écologique. C’est nouveau, ça vient de sortir. Ils arrivent en précurseurs, ils ne sont que des récupérateurs. Rien à voir avec l’intérêt général, ils sont au services des mêmes qui posent problèmes depuis des années. Issus du Grenelle de l’environnement, ils sont là pour récupérer des morceaux, les éplucher et les rendre bankables auprès du système agro-industriel. Leurs sponsors? Système U, John Deere, l’ESA, le Crédit Agricole et diverses boîtes vendant des technologies vertes. Des philanthropes vous dis-je.

Nouvelle Agriculture (TM), Agriculture Ecologiquement Intensive (TM), ces tartes à la crème copyrightées « développement durable » en agriculture, vont sauver la planète de la famine et de la pollution. Pierre Rabhi à côté n’est qu’un boyscout.

Dans leur manifeste, tout est très louable et on se sent enveloppé d’optimisme et d’allégresse pour la pachamama. On entend même parler de vie du sol, culture sans labour, économie d’eau, biodiversité. Joie. Mais la ficelle est épaisse . Lire la suite

Le jour où on a tué les paysans

 

En ce jour du 28/11/2011, une poignée de députés (moins d’une vingtaine) ont voté la mort programmée de la paysannerie et de centaines de siècles de co-évolution avec les semences fermières.  La « Loi sur les Certificats d’Obtention Végétale » ne reconnaît le droit d’utiliser les semences de ferme (reproduites et sélectionnées sur place) que pour 21 espèces, renforçant l’interdiction sur les autres semences  pour les cultures intermédiaires, les légumes, le soja. Ce qui va à l’encontre même de l’idée de sélection et de biodiversité. Notre gouvernement élu démocratiquement vient de mettre fin (faim?) à notre souveraineté alimentaire. Ça n’arrive pas qu’aux pays du Sud. Lire la suite

Un peu de sang dans le réservoir

Ce blog n’a pas vocation à traiter de tels thèmes. Simplement, j’ai souhaité faire part d’une consternation quand à l’impunité et la normalité de pratiques actuelles envers les populations du sud. J’ai également souhaité partager les informations que j’ai apprises en explorant le sujet d’un peu plus près.

Je cherchais l’autre jour des graines en grosses quantités pour faire un graaaand jardin et éventuellement en stocker pour peu que la bise souffle un peu plus l’année prochaine. Je ne m’attendais pas à tomber sur ça :


N°***** :  terre en Egypte

terre en Egypte
Recherche partenaire pour s’associer au lancement d’une gigantesque exploitation de jatropha curcas dans le sud de l Egypte
Assouan en HAute EGYPTE.
assez urgent car il ne manque pas beaucoup pour le demarage…
Quantité : plus de 100 000 hectare
Annonce enregistrée le 18/07/2011 dans la rubrique « horticulture plante biocarburant »

Décortiquons un peu tout ceci pour mieux comprendre les tenants et aboutissants de cette annonce d’apparence anodine. Lire la suite